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Combattre l’oubli : stratégies anciennes pour protéger les écrivaines de la disparition (Antiquité et époque moderne)

Séminaire du 26 janvier 2024 de 14h00 à 16h30

Conservatoire national des arts et métiers (CNAM),  Amphithéâtre Fabry-Pérot, 292 rue Saint Martin, 75003 Paris, Accès 16, niveau 0
Vous avez des difficultés pour venir au CNAM ? Vous pouvez nous en informer à l'adresse suivante : inechatelet@gmail.com

Intervenant 1

Anne DEBROSSE
Université de Poitiers
Langue et littérature grecques et Littérature comparée

Présentation

Combattre l’oubli : stratégies anciennes pour protéger les écrivaines de la disparition (Antiquité et époque moderne)

Le scandale de l’invisibilisation des autrices est ancien : au début du XVIe siècle, l’Arioste s’en émeut et propose des stratégies pour y mettre instamment fin. Louise Labé pense que l’avenir s’annonce meilleur pour les autrices et formule l’espoir de voir les femmes se multiplier dans la carrière des lettres et y exceller. Pourtant, force est de constater la persistance de ce scandale.

Nous chercherons à relever les traces des combats contre l’oubli. Plusieurs stratégies sont possibles mais mettre en avant la valeur littéraire des œuvres est cruciale. Certes, le nombre d’autrices importe pour marquer leur forte présence dans la littérature et dans l’histoire. C’est pourquoi se créent des chaînes de noms, des recueils d’œuvres de femmes, des dictionnaires qui les recensent, dès le XVIe siècle – avec des traces plus anciennes. Mais le phénomène qui consiste à les encourager à écrire dans des genres qui leur sont donnés comme propres, et parallèlement à les discréditer pour leur manque de vigueur littéraire ou à les glorifier pour leur écriture instinctive ou spontanée inhibe le facteur numérique. Les autrices peinent à accéder au rang de modèle au sens plein (par exemple, quels auteurs revendiquent leur filiation avec une autrice, ou en placent une à la tête d’une lignée d’auteurs ?).

Paradoxalement, il se peut que notre époque connaisse moins les femmes du passé qu’à la fin de l’époque moderne, comme si chaque génération les redécouvrait de zéro, en raison de leur disqualification littéraire. Voici de quoi faire réfléchir sur nos pratiques.

 

Publications d'Anne Debrosse :

  • « La Souvenance et le Désir ». La réception des poétesses grecques, Paris, Classiques Garnier, coll. « Genre, sexes, textes », 2018.
  • Femmes de guerre à l’époque moderne (domaine français, miroirs étrangers). Jouer avec les représentations, avec Marianne Charrier-Vozel et Agnès Cousson, Artois Presses Université, coll. « Études littéraires », 2023.
  • « Brève histoire du mot poétesse dans les dictionnaires, ou la tentation de l'épicène (xvie-xviie siècles) », RHR (Réforme, Humanisme, Renaissance), n. 78, juin 2014, p. 7-29.

 

Responsables : Evelyne Peyre, Joëlle Wiels, Armel Nayt, Frédérique Pigeyre

Présentation en PDF