Crimes sexuels et société à la fin de l'Ancien Régime : pour une (nouvelle) histoire du viol

La question des violences sexuelles ramène inévitablement vers l’actualité et ses débats. En étudiant une trentaine d’affaires jugées au XVIIIe siècle, on s’attaque ici à un sujet sensible mais peu exploré par l’historiographie et qui véhicule encore de nombreuses idées reçues. L’histoire du viol est plus qu’un chapitre de l’histoire du droit et de la justice. À la croisée de plusieurs champs scientifiques, elle touche également l’histoire sociale et culturelle. La famille, le couple, l’enfance, la médecine, la violence : autant de domaines en plein revival qui émergent dans les anciens procès pour crimes sexuels. Ces thèmes, ancrés dans la vie quotidienne de l’Ancien Régime, en redoublent d’autres, plus intangibles : l’image du corps, la vie privée, la sexualité ou les émotions.

Tous ces axes de recherche s’engouffrent dans la brèche ouverte il y a quelques décennies par l’histoire des femmes, et plus récemment par l’histoire du genre. Écrire l’histoire du viol, c’est aborder en effet les représentations du sexe « faible ». Cela nécessite aussi, à plusieurs siècles de distance, de réinterroger la place des populations féminines à la fin de l’époque moderne. Cette enquête, débutée juste avant #MeToo, passe au crible les problématiques – étonnamment actuelles – révélées par les archives du viol.

Publications d'Enora Peronneau Saint-Jalmes sur le thème :

• Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime, Perrin, 2021.
• « Histoire(s) du viol dans l’Yonne au XVIIIe siècle : retour aux sources », Bulletin de la société archéologique de Sens, tome XIV (2023), p. 185-208.

Responsables : Evelyne Peyre, Joëlle Wiels, Armel Dubois-Nayt, Frédérique Pigeyre