Etre femme de science au XIXe siècle. Jeanne Villepreux-Power et Marie Gildsmith, deux figures, deux époques
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16 décembre 2011
Jardin des Plantes, Salle de conférence de géologie
Intervenant 1
Josquin Debaz
(EHESS)
Sociologue
Présentation
Les parcours biographiques de Jeanne Villepreux-Power (1794-1871), Corrézienne, naturaliste et membre de la société aristocratique du royaume de Naples et des Deux-Siciles, et de Marie Goldsmith (1873-1933), anarchiste russe et évolutionniste, développent autant de points communs, comme l'étude expérimentale des organismes marins, que d'oppositions.
De 1828 à 1842, Jeanne Villepreux, profitant de la richesse de la faune messinoise, est l’une des premiers biologistes à explorer les côtes siciliennes et à concevoir des aquariums d’une grande modernité. Mêlant la pratique expérimentale de l'histoire naturelle et les savoirs de l'île (savants et populaires), elle se fit connaître par des travaux sur l’Argonaute qui l’insérèrent dans la communauté scientifique européenne (sociétés savantes et correspondance avec Richard Owen).
Fille d'exilés russes, Marie Goldsmith hérite de son père, éditeur radical, le goût de la politique et de sa mère, formée en médecine et science, celui des études. Élève puis collaboratrice de Delage à la Sorbonne, Secrétaire de l'Année biologique, elle co-publie deux ouvrages sur l’Évolution. Anarchiste proche de Kropotkine, elle établit un pont épistémique entre convictions politiques et théories scientifiques : elle alimente les premières d'une approche empirique et les secondes d'une vision réflexive sur leurs relations à la morale. Elle a aussi développé ses travaux personnels vers l'éthologie et la psychologie comparée (humain-animal).
Au travers d'une comparaison de ces deux figures, de leur activité et de leur insertion dans la communauté scientifique, nous tenterons d'illustrer l'évolution de ce que signifie être une femme étrangère dans la communauté scientifique au XIXe siècle.
De 1828 à 1842, Jeanne Villepreux, profitant de la richesse de la faune messinoise, est l’une des premiers biologistes à explorer les côtes siciliennes et à concevoir des aquariums d’une grande modernité. Mêlant la pratique expérimentale de l'histoire naturelle et les savoirs de l'île (savants et populaires), elle se fit connaître par des travaux sur l’Argonaute qui l’insérèrent dans la communauté scientifique européenne (sociétés savantes et correspondance avec Richard Owen).
Fille d'exilés russes, Marie Goldsmith hérite de son père, éditeur radical, le goût de la politique et de sa mère, formée en médecine et science, celui des études. Élève puis collaboratrice de Delage à la Sorbonne, Secrétaire de l'Année biologique, elle co-publie deux ouvrages sur l’Évolution. Anarchiste proche de Kropotkine, elle établit un pont épistémique entre convictions politiques et théories scientifiques : elle alimente les premières d'une approche empirique et les secondes d'une vision réflexive sur leurs relations à la morale. Elle a aussi développé ses travaux personnels vers l'éthologie et la psychologie comparée (humain-animal).
Au travers d'une comparaison de ces deux figures, de leur activité et de leur insertion dans la communauté scientifique, nous tenterons d'illustrer l'évolution de ce que signifie être une femme étrangère dans la communauté scientifique au XIXe siècle.
- «Cendrillon et la querelle de l'Argonaute», Pour la science, 396, octobre 2010.
- Les stations françaises de biologie marine et leurs périodiques entre 1872 et 1914, Thèse en histoire des sciences, Paris, EHESS, 2005.