Le mouvement féministe contemporain en France a déjà plus de 50 ans. Un âge tout à fait respectable pour un mouvement dont on écrit déjà l’histoire. Une histoire dont on invisibilise souvent une des actrices essentielles : « la tendance lutte des classes », comme elle s’est auto définie dans les années 70.

Il faut restituer cette histoire occultée. Restituer l’histoire des groupes femmes créés dans les entreprises et les quartiers, l’histoire des militantes d’extrême gauche, des partis de gauche, des syndicalistes, qui se sont impliquées avec conviction et qui ont bataillé dans leurs structures respectives pour faire reconnaître la lutte féministe. L’histoire des luttes ouvrières où les femmes ont dû s’affirmer : chez Lip, chez Renault, dans les banques, aux Chèques postaux, dans la santé ou dans l’éducation nationale. L’histoire de ces groupes de femmes immigrées ou issues des populations colonisées. L’histoire pour la visibilité et l’affirmation des lesbiennes.

Cette histoire est aussi celle de la conquête du droit à l’avortement, de la lutte contre les violences avec la création du Collectif féministe contre le viol, du combat anti-raciste avec le Collectif féministe contre le racisme. C’est un témoignage de l’unité réalisée au sein du mouvement féministe que la création de la Maison des femmes, d’Elles sont Pour et du Collectif national pour les droits des femmes, sans oublier les combats internationaux menés par la Marche mondiale des femmes et les luttes au sein des entreprises avec les Journées intersyndicales femmes.

Cette histoire est restituée dans le livre par la parole de ses actrices. Un dernier chapitre revient sur la polémique autour de l’intersectionnalité, du féminisme universaliste et de la lutte anti-raciste.