Homosexualité animale : tous les goûts sont dans la nature

Des comportements homosexuels sont observés chez plus de 1500 espèces animales. Ces comportements font partie du répertoire sexuel habituel des animaux dans leur environnement naturel. En fait, les comportements sexuels dirigés aussi bien vers les mâles que vers les femelles, à des degrés variés selon les individus et les moments de la vie, semblent être la norme pour la plupart des espèces animales.

Nous nous proposons d’en apporter un panorama non exhaustif et d’explorer les causes proximales et évolutives de ces comportements, qui semblent à première vue en désaccord avec la théorie de la sélection naturelle. Nous verrons qu’il n’existe pas d’explication évolutive unique de l’homosexualité, mais des hypothèses, souvent difficiles à démontrer, variées suivant les espèces. La prévalence des comportements sexuels vers des individus de même sexe est influencée par une combinaison de facteurs : évolution, écologie et développement. Si la sexualité est apparue pour permettre la reproduction sexuée entre mâles et femelles, elle a évolué pour servir bien d’autres rôles, et n’est plus limitée aux relations hétérosexuelles. Il apparait que la diversité des systèmes sociaux et d’accouplements fait partie de la biodiversité et peut contribuer au succès d’une espèce.

Publications de Dalila Bovet :

• Une homosexualité très naturelle. Cerveau & Psycho, 58, 92-95, 2013.
• Homosexualité animale : une diversité très naturelle. Conférence à l’université de Lyon 3 dans le cadre de la table ronde : « La nature est-elle queer ? », octobre 2022.