Cette séance du séminaire «Pour un dialogue interdisciplinaire» se situera au croisement entre études en danse et études de genre, pour donner quelques exemples de ce que les études de genre apportent aux recherches en danse et, réciproquement, de ce que la danse apporte aux études de genre.
La danse est une activité et un art marqués par le genre, au point qu’il n’est guère possible d’en faire l’histoire, de l’étudier d’un point de vue anthropologique ou sociologique pour ne citer que ces exemples, sans introduire cette dimension qui structure ses pratiques, ses esthétiques et ses représentations, ne serait-ce que cette représentation qui en fait une pratique et un art «féminins». Réciproquement, la danse ne constitue pas un simple champ ou une discipline revisitée par le genre, et les études en danse peuvent contribuer de façon importante à enrichir les études de genre en apportant des questionnements, des outils, des savoirs et des méthodes largement méconnus hors du champ des arts du spectacle. Elles permettent aussi de mieux penser des concepts utilisés en genre, comme ceux de performance et de performativité, et d’apporter un regard critique sur la façon dont ils ont été repris, ou encore de penser les incorporations du genre.


Hélène Marquié est maîtresse de conférence HDR au département d’études de genre de l’Université Paris 8. Elle est également chorégraphe et ses recherches (au Laboratoire d’études de genre et de sexualité UMR 8238 CNRS, Universités Paris 8 et Paris Nanterre) se situent au croisement des études en arts vivants et des études de genre. Elle est membre des comités de direction et scientifique ainsi que du conseil d’orientation de l'Institut Émilie du Châtelet.