La notion de mixité est mobilisée dans de multiples contextes et domaines (enseignement, aménagement urbain, équipements collectifs, animation socio-culturelle...). Elle désigne la co-présence, dans le même lieu ou la même institution, d’hommes et de femmes, mais aussi de différents groupes sociaux, ethno-raciaux ou religieux. Est-il possible de produire de cette notion, par-delà la diversité de ses usages, une définition unifiée? Rapportée aux concepts voisins de «parité», «diversité», «intégration» (des personnes handicapées en milieu ordinaire, par exemple), quelle serait sa spécificité?

Le mot «mixité» ne renvoie pas simplement à un état de fait, elle se donne aussi comme une valeur. Dans la langue des politiques d’égalité, elle apparaît souvent comme un objectif à atteindre. Présentée comme l’envers de la ségrégation, ou comme un dépassement apaisé de l’hétérogénéité et du conflit, la mixité serait la marque d’une société (enfin) égalitaire. Refuser la mixité, c’est refuser une injonction qui se décline dans de nombreux champs. Quelles formes une telle injonction revêt-elle? Quelles ressources argumentatives ou pratiques mobilisent ceux qui la contestent ?