Skip to content

Mesdames «Pompon-Newton»: les femmes de sciences au siècle des Lumières, ou la conquête d’une légitimité

24 février 2011
Jardin des Plantes, amphithéâtre de paléontologie

Intervenant 1

Adeline Gargam
(Université européenne de Bretagne)
Histoire et littérature

Présentation

Au temps des Lumières, les sciences étaient un territoire d’hommes difficilement accessible aux femmes. Toutefois, la diffusion du savoir scientifique dans des sanctuaires de la culture où les femmes étaient admises, permit à certaines d’entre elles d’y accéder et d’y participer, cela avec l’adhésion assez large des savants et des autorités civiles. Elles furent plus de cent cinquante à s’illustrer à des degrés divers dans les différentes sciences. Leur rôle ne fut pas accessoire, sans être identique ni d’égale influence. S’il en était qui s’en tinrent strictement au dilettantisme, il en était d’autres qui en firent une activité savante et pédagogique, à finalité parfois lucrative, soit en collaborant aux travaux de la communauté masculine des savants, soit de façon autonome et émancipée. Respectées, voire admirées, les femmes participèrent à la révolution scientifique en tant qu’actrices culturelles à part entière. Néanmoins, elles se heurtèrent à de vieilles préventions masculines qui tendaient à faire d’elles des gynanthropes, autrement dit, métaphoriquement parlant, des femmes viriles du fait de leur activité scientifique. Se trouvait ainsi posée la question de la compatibilité entre l’état de femme et celui de savante que l’on trouve exprimée dans le sobriquet Madame «Pompon-Newton», donné par Voltaire à la grande physicienne du siècle des Lumières, Émilie du Châtelet.

- «Marie-Marguerite Biheron»; «Mlle Le Boursier du Coudray»; «La Marquise d’Urfé»; «Jeanne Baret»; «Sages-femmes», in H. Krief & V. André, Dictionnaire des Femmes des Lumières, Paris, H. Champion, 2011.
- «L’Accès des femmes à la culture et à la pratique scientifiques au XVIIIe siècle», Actualités scientifiques dans Les Hautes-Alpes, n°77, janvier-février 2011, p.6-11.
- «Savoirs mondains, savoirs savants: les femmes et leurs cabinets de curiosité au siècle des Lumières», Genre et Histoire, 5, 2009.
- «Marie-Marguerite Biheron et son cabinet d’anatomie: une femme de science et une pédagogue», in I. Brouard-Arends & M.-E. Plagnol-Diéval, Femmes éducatrices au siècle des Lumières, Rennes, PUR, 2007, p.147-156.

Présentation en PDF