Skip to content

Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre: Evelyne Peyre et Joëlle Wiels

7 juin 2016
Campus des Cordeliers, 15 rue de l'École de médecine, Paris 5e, amphi G. Roussy (esc. B, 2e ét.)

Intervenant 1

Evelyne Peyre
(CNRS/MNHN)
Paléo-anthropologue

Intervenant 2

Joëlle Wiels
(CNRS/Institut Gustave Roussy)
Généticienne

Présentation

Evelyne Peyre et Joëlle Wiels, biologistes, sont chercheuses au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Elles mènent depuis une trentaine d’années des travaux sur le concept de sexe et des réflexions critiques sur les relations entre le sexe biologique et le genre. Elles s’intéressent notamment au socle longtemps jugé «inquestionnable» de l’incontournable «différence des sexes» qui serait un fait de nature. Elles ont montré que le sexe biologique, loin d'être cette notion simple qui permettrait de séparer les individus en deux catégories bien distinctes, s'avère être une notion complexe et variable. Elles examinent ainsi les idées reçues et les présupposés idéologiques qui ont gouverné, et gouvernent encore, le développement des recherches en biologie sur ce sujet. Ces recherches les ont conduites à organiser en 2011 un colloque international intitulé «Mon corps a-t-il un sexe?» et à publier en 2015 un livre sur ce thème (voir la présentation du livre).

Evelyne Peyre
Après des études de biologie et un doctorat de paléontologie des vertébrés et paléontologie humaine en sciences de la terre menés à l’Université Paris 6, elle intègre le CNRS. Elle mène ses activités de recherche fondamentale en paléoanthropologie au laboratoire «Eco-anthropologie et ethnobiologie» du Muséum national d'Histoire naturelle (Musée de l’Homme). Ses travaux concernent le crâne humain, son évolution et de ses variations, tant au niveau du temps géologique qu’au sein de populations du passé. C’est en mettant en évidence l’influence du milieu «naturel» et socioculturel sur le corps qu’elle s’est intéressée aux problématiques du genre.
Elle participe, par ailleurs, au déploiement des problématiques «sexe et genre» dans le mouvement féministe dès la fin des années 1970 en co-constituant le groupe «Femmes et sciences» et en co-organisant le colloque national «Femmes, féminisme et recherches» (1982). Elle contribue ensuite à la création de l'action thématique programmée «Recherches sur les femmes et recherches féministes» du CNRS où elle est en charge (1986-89) du thème interdisciplinaire «Biologie, anthropologie, ethnologie et préhistoire». En 2005, elle crée l’axe «genre» de l’UMR CNRS 7206 Eco-Anthropologie et Ethnobiologie et fonde le séminaire «Sexe et genre». En 2006, elle co-fonde l’Institut Emilie du Châtelet (IEC) dont elle est vice-présidente, et installe le séminaire «Sexe et genre: pour un dialogue interdisciplinaire au carrefour des sciences de la vie et des sciences humaines», sous une double responsabilité de l’UMR CNRS 7206 et de l’IEC.

Joëlle Wiels
est biologiste cellulaire et mène ses activités de recherche dans le domaine du cancer au laboratoire «Signalisation, noyaux et innovations en cancérologie» à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif). Elle milite également dans le mouvement féministe depuis plus d’une trentaine d’année. A la fin des années 1970, elle a participé au groupe «Femmes et sciences». Entre 2002 et 2005, elle a dirigé la Mission pour la parité dans la recherche et l'enseignement supérieur du Ministère chargé de la Recherche et, en 2006, elle a participé à la création de l’Institut Emilie du Chatelet, dont elle est aujourd’hui membre du Comité de direction.

 Parmi leurs publications on peut citer notamment:
- «Et un jour, peut-être, un autre sexe culturel dans la science», Pénélope, n°4, 1981, pp.83-85.

- «Différence biologique des sexes et identité», Actes du colloque national Femmes, féminisme et recherche, Toulouse, AFFER, 1984, pp.818-823.

- «Sexe biologique et sexe social», Actes du Colloque CNRS Sexe et genre, Éditions du CNRS, Paris, 1991, pp.27-50.

- «De la '’nature des femmes" et de son incompatibilité avec l'exercice du pouvoir: le poids des discours scientifiques depuis le XVIIIe siècle», La Démocratie "à la française" ou les femmes indésirables, Paris, Presses de l'Université de Paris VII, 1995, pp.127-157 + planches.

- «Le sexe biologique et sa relation au sexe social», Les Temps Modernes, n°593, 1997, pp.14-48.

- «Anatomiquement correct», La Recherche, Hors Série 6 "Sexes", 2001, pp.72-74,

- « Du "sexe" et des os» et «La différence des sexes: une chimère résistante», Féminin Masculin - Mythes et idéologies, Belin, 2006, p.35-48 et pp.71-81.

- (direction) Mon corps a-t-il un sexe?, La Découverte, 2015, dans lequel elles sont autrices de trois articles: «L’histoire du sexe ou le roman de la vie», pp.17-41; «La détermination génétique du sexe: une affaire compliquée», pp.42-63; «Le squelette a-t-il un sexe?», pp.105-119




Présentation en PDF