Skip to content

Usages et mésusages de l’iconographie de la République

Séminaire du 18 février 2022 de 14h00 à 16h30

Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Amphithéâtre Abbé Grégoire, 292 rue Saint Martin, 75003 Paris, Accès 16, niveau 0, n°48
Pour suivre le séminaire en visioconférence merci de vous inscrire pour recevoir le lien à l'adresse suivante : inechatelet@gmail.com

Intervenant 1

Annie DUPRAT
Université de Cergy Pontoise
Histoire

Présentation

Usages et mésusages de l'iconographie de la République

En 1792 la Convention décide de représenter la République sous les traits d'une femme coiffée du bonnet phrygien, emblème de la Liberté. Le surnom familier de Marianne ne tarde pas à lui être donné, dans le Languedoc d'abord [Agulhon] puis par la « vox populi », sans doute parce que ce prénom, formé du nom de la vierge Marie et de sainte Anne sa mère, était très répandu dans le petit peuple, au XVIIIe siècle, et qu'il convenait donc à la jeune République qui en était issue. Appropriation populaire empreinte de religiosité chrétienne.

Afin de lui donner un lustre officiel, un « Concours de la figure de la République » est organisé en 1848. La coutume d'installer un buste de Marianne dans les mairies remonte aux années 1880 qui occasionne les mêmes critiques : bonnet ou pas bonnet ; cheveux au vent ou coiffure sage ; couronne de blé, de rameaux d’olivier ou de feuilles de chêne, etc. En 1871 Thiers proscrit ce qu’il considère comme emblèmes séditieux : les plus anciennes Mariannes de mairie sont simplement coiffées d'une couronne végétale parfois surmontée d’une étoile, symbole des Lumières. Le bonnet phrygien ne réapparaîtra qu'en 1879. Il n'y a jamais eu de buste officiel de la République. Chaque sculpteur est libre de représenter Marianne à sa façon et chaque maire est libre de choisir son modèle. Ainsi s'explique l'extraordinaire diversité des bustes de mairie. Récemment, la mode a voulu qu'on donne à Marianne les traits d'artistes célèbres, mais elle a eu bien d'autres visages, aimables ou sévères, et toujours anonymes, comme en témoigne cette exposition. Au XIXe siècle, Marianne a fait l'objet d'une véritable dévotion populaire tandis qu’au XXe siècle, avec l’irruption de la culture médiatique de masse différentes stars prêtent leur visage à Marianne.

 

Publications d'Annie Duprat:

  • Femmes et République (avec S. Beauvallet, A. Le Bras-Chopard, M. Sineau, F. Thébaud), Paris, La Documentation française, 2021.
  • Les affaires d’Etat sont mes affaires de cœur. Lettres de Rosalie Jullien (1775-1810), Paris, Belin, 2016,
  • Les rois de papier. La caricature de Henri III à Louis XVI, Paris, Belin, 2002
  • Histoire de France par la caricature, Paris, Larousse, 1999

Présentation en PDF